Les zézettes de Sète, peut-être parce que c’est là que je suis née pour Dominique

Dominique que j’aime beaucoup nous demande un billet sur notre lieu d’habitation.

Je suis née à Sète et je vis tout près, à Mèze. Sète, cette jolie Venise languedocienne, a pour elle le plus grand  troubadour du siècle dernier. Et c’est par les paroles d’une chanson que j’adore que je vais introduire ce beau billet à la mémoire des imbéciles heureux qui sont nés quelque part. Car pour ma part, même si j’aime ma région et me considère privilégiée d’y vivre, je n’en demeure pas moins détachée et pourrais vivre ailleurs sans en être vraiment contrariée, du moment que je suis proche du soleil lol

Place à Brassens qui dit cela bien mieux que moi…

La ballade des gens

qui sont nés quelque part

Paroles et Musique: Georges Brassens   1972

C’est vrai qu’ils sont plaisants tous ces petits villages

Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités


Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages


Ils n’ont qu’un seul point faible et c’est être habités


Et c’est être habités par des gens qui regardent


Le reste avec mépris du haut de leurs remparts


La race des chauvins, des porteurs de cocardes


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

 

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie


Empalés une fois pour toutes sur leur clocher


Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie


Vous font voir du pays natal jusqu’à loucher


Qu’ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète


Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar


Ou même de Montcuq il s’en flattent mazette


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

 

Le sable dans lequel douillettes leurs autruches


Enfouissent la tête on trouve pas plus fin


Quand à l’air qu’ils emploient pour gonfler leurs baudruches


Leurs bulles de savon c’est du souffle divin


Et petit à petit les voilà qui se montent


Le cou jusqu’à penser que le crottin fait par


Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

 

C’est pas un lieu commun celui de leur connaissance


Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux


Les petits maladroits qui n’eurent pas la présence


La présence d’esprit de voir le jour chez eux


Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire


Contre les étrangers tous plus ou moins barbares


Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

 

Mon dieu qu’il ferait bon sur la terre des hommes


Si on y rencontrait cette race incongrue


Cette race importune et qui partout foisonne


La race des gens du terroir des gens du cru


Que la vie serait belle en toutes circonstances


Si vous n’aviez tiré du néant tous ces jobards


Preuve peut-être bien de votre inexistence


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part


Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Ceci étant dit, j’ai déjà évoqué mon petit village dans de précédents billets et vais éviter les redites.
Et je vais me contenter de vous donner la recette des Zézettes qui pourrait être d’ailleurs mais qui sont en l’occurrence de Sète.
Pourquoi ce nom farfelu ? Parce que nous sommes coquins, dans le Sud et que la forme, vous l’aurez compris, évoque celle d’une zézette… Ces considérations d’un goût douteux passées, retenez que ce biscuit est tout simplement excellent et qu’il ne ressemble à aucun autre, que chez nous c’est un bonheur de les croquer. Je dois avouer que je suis très fière de ma version que je trouve meilleure que celle du commerce qui pourtant est tout à fait honorable.
Je pense que la différence tient dans l’utilisation du muscat (de frontignan, cela va de soi) comme le font les familles sétoises plutôt que celle du vin rosé, meilleur marché, des zézettes du commerce. Je précise, c’est important, pour les gens qui comme moi n’affectionnent pas l’alcool qu’on a le bon goût tout doux du muscat mais point celui agressif de l’alcool. A mettre dans toutes les mains, y compris celles des enfants, donc.
Croyez moi, faites-les goûter, on vous en redemandera, n’est-ce pas Mireille?

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250 g de farine
70 g d’huile d’olive
70 g de muscat de Frontignan
60 g de sucre blond + 20 g
1 càc de levure chimique

On mélange à la main tous les ingrédients et on forme une boule homogène. Ensuite, on prélève des petites noix de pâtes et on roule pour former un boudin aux bords effilés, d’une dizaine de cm. Les boudins doivent être très fins car les zézettes gonflent à la cuisson. Rouler les zézettes dans du sucre et déposer espacées, sur une plaque à pâtisserie. Enfourner à four préchauffé, 15 à 20 minutes, à 180°.

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logo_imprimante Les zézettes de Sète

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