Collation matinale des enfants à la maternelle. Je suis contre!

Toujours d’actualités je réédite cette note bien de saison publiée l’an passée :
Cela date de 2004. Le rapport de l’Afssa est tombé. Mis en cause ? La collation matinale des enfants de maternelle.
Les années passent et malgré ce rapport accablant une bonne partie des petits français vont rentrer encore cette année dans des écoles qui continuent ce rituel quand d’autres auront la chance d’avoir eu des enseignants qui ne se font pas un devoir de les nourrir .
Les arguments des enseignants ?

– “on leur fait découvrir des aliments…” c’est la mission de la famille et éventuellement du restaurant scolaire, certainement pas celui de l’école.
– “on a toujours fait ça” dans le temps les enfants se levaient plus tôt et venez à l’école en marchant. En aucun cas la notion d’enseignement du gout était présente puisque le morceau de pain et la barre de chocolat était en alternance avec la pomme…
– je leur fais manger des fruits ou des jus de fruits pour les réhydrater” ha bon ? Je croyais que l’eau était là pour ça…
– “certains enfants ne déjeunent pas le matin…”  oui moins de 10% ne déjeunent pas donc les 90 % autres qui déjeunent doivent remanger ?
– “ils ne tiendront pas le coup” y a t il beaucoup de malaise dans les écoles qui ont arrêté la collation matinale? Je n’en ai pas entendu parlé
Un bébé qui sort du ventre de sa mère a des prises alimentaires régulières que l’on espace progressivement pour passer à 6 prises, puis pour finir à 4. Grâce à la collation matinale notre enfant passe de 4 prises alimentaires à 5… Peut on m’expliquer ?
Une prise alimentaire qui n’est pas espacée de 4 heures ne répond pas à la “faim” phénomène métabolique. Et quand on mange sans faim, ça s’appelle ?  Grignoter ? Veut on cela pour nos enfants ?
Le gouvernement ne veux pas prendre position , les mairies non plus. les parents d’élèves souvent ne savent pas. Il faut agir.
Voici les points essentiels pour bien comprendre cette collation matinales, ses incidences et ses enjeux.
Je vous conseille vivement de consulter le rapport de l’afssa qui est d’une limpidité absolue…
Cliquer sur lien pour lire le rapport >>>> NUT2003sa0281.pdf

Les points essentiels à retenir pour l’organisation de l’école et à communiquer aux parents en conseil d’école sont :
– L’opportunité et la composition de la « collation de 10H » a fait l’objet d’une saisine auprès de l’AFSSA (agence française de sécurité des aliments) dans le cadre national du Plan National Nutrition Santé (PNNS) concernant notamment l’interruption de l’augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité (actuellement 16% des enfants d’âge scolaire).

– Les familles ont un rôle primordial en ce qui concerne les rythmes alimentaires. Ces habitudes doivent se construire prioritairement dans le cadre familial, l’école venant en complément.
– La « collation de 10H » instaurant un moment ou tous les enfants se voient proposer ou imposer une prise alimentaire constituée en majorité de lait et d’aliments caloriques (gâteau, chocolat,…) contribue à la déstructuration du rythme alimentaire.
– La distribution de lait instituée en 1954 par Mendès-France répondait à un constat de carences et de malnutrition des enfants or ce n’est plus le cas actuellement. La distribution de lait n’est pas justifiée, il n’existe pas d’insuffisance calcique au sein de la population concernée.
– Compte tenu l’augmentation de l’incidence de l’obésité, la ou les collation(s) doivent viser à pallier les apports caloriques insuffisants (absence de petit déjeuner à la maison par exemple) et non pas à augmenter l’ingestion calorique.
– La proportion d’élèves ne prenant pas de petit déjeuner à la maison est inférieure à 10%. La collation telle que proposée le plus souvent à tout le monde ne permet pas de prendre en compte la diversité des situations.
– Une croyance largement répandue indique qu’il existe une hypoglycémie en fin de matinée responsable d’une diminution de la performance scolaire que la collation du matin permettrait de contrecarrer. En réalité ce « coup de barre » n’est qu’un moment de fatigue et non lié à une hypoglycémie.
– La collation constitue un contre message nutritionnel puisqu’elle suggère que le nombre de prises alimentaires doit être multiplié et qu’il faut manger avant que la sensation de faim soit ressentie, ce qui peut entraîner une déstructuration du rythme alimentaire et une apparition de troubles alimentaires notamment le grignotage.
– On peut craindre aussi que cette institutionnalisation de la collation du matin à l’école n’incite certains parents à supprimer le petit-déjeuner à la maison alors que le cadre familial doit constituer le lieu prioritaire pour l ‘apprentissage alimentaire. L’école n’est qu’un complément.
– La collation du matin à l’école de part sa composition, son horaire, son caractère systématique et indifférencié n’est pas justifiée et ne constitue pas une réponse adaptée à l’absence de petit-déjeuner.
– Afin de prendre en compte la diversité des situations, on pourrait proposer de ne distribuer qu’aux seuls enfants qui ne l’auraient pas pris, et ce dès l’arrivée à l’école et avant le début de la classe, un petit déjeuné équilibré.
– Les événements festifs (anniversaires, …) offrent un moment de convivialité et de partage mais pour rester logique concernant la nutrition il est souhaitable de regrouper mensuellement les goûters d’anniversaire.
– Des actions de communication et d’information auprès de l’ensemble des acteurs du milieu scolaire sont nécessaires, en conseil d’école, pour une appropriation des arguments en faveur du caractère injustifié et inadapté de la collation de 10H.
Le sujet de la collation matinale est souvent traité qu’en maternelle or il se pose à l’identique en élémentaire où le problème du sur-poids et de l’obésité est le même.
Il est donc souhaitable de faire la même information en conseil d’école afin d’éviter le remplissage des cartables de gâteaux, chips et autres… par les parents ou les enfants.
Il est évident que les enseignants peuvent faire appel aux services de la santé scolaire pour toute aide à ce sujet.
Il est bon de rappeler que la pratique régulière d’un sport contribue efficacement à la lutte contre l’obésité !
Source : http://pedagogie.ac-toulouse.fr/ien82-moissac/spip.php?ar…
Pour les gouters d’anniversaire, je suggère qu’ils soient proposés dans la cadre du goûter de l’après midi afin que ce moment de convivialité, festif et important pour l’enfant soit maintenu sans déstabiliser le rythme alimentaire.

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