Le mouvement vert
J’ai lu ce texte il y a quelques semaines via twitter et depuis j’y repense souvent. Vous l’avez peut-être probablement déjà lu, mais j’avais très envie de l’avoir pour moi sur ce blog pour pouvoir le relire à l’envi fasse à l’absurdité de notre époque.
Le mouvement vert en 2011 et celui des années 50…
Lorsqu’une dame dans la soixantaine a choisi le sac en plastique pour ses produits d’épicerie la caissière lui a reproché de ne pas se mettre au “vert”. La caissière dit à la femme que la génération de la vieille femme ne comprenait tout simplement pas le mouvement environnementaliste, que seuls les jeunes allaient payer pour la vieille génération qui a gaspillé toutes les ressources. La dame s’est excusée auprès d’elle et a expliqué :
– Je suis désolée, nous n’avions pas le mouvement vert dans mon temps.
Alors qu’elle quittait le magasin, la mine déconfite, la caissière en rajouta :
– ce sont des gens comme vous qui ont ruiné toutes les ressources à notre dépens. C’est vrai, vous ne considériez absolument pas la protection de l’environnement dans votre temps !La dame admit qu’à l’époque, on retournait les bouteilles d’eau, de lait, les bouteilles de Coke,de bière, de vins au magasin. Le magasin les renvoyait à l’usine pour être lavées, stérilisées et remplies à nouveau ; on utilisait les mêmes bouteilles à plusieurs reprises.
– À cette époque, les bouteilles étaient réellement recyclées, les bouteilles en plastique de merde on ne connaissait pas. Mais on ne connaissait pas le mouvement vert.– En mon temps, on montait l’escalier, on n’avait pas d’escaliers roulants dans tous les magasins ou dans les bureaux. On marchait à l’épicerie aussi. On achetait en vrac. On ne prenait pas un bolide à 300 chevaux-vapeur à chaque fois qu’il fallait se déplacer de deux coins de rue. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
– À l’époque, on lavait les couches de bébé ; on ne connaissait pas les couches jetables. On faisait sécher les vêtements dehors sur une corde à linge ; pas dans un machine énergétique avalant 220 volts. On utilisait l’énergie éolienne et solaire pour vraiment sécher les vêtements et la nature nous souriait.
– À l’époque, on recyclait systématiquement les vêtements qui passaient d’un frère ou d’une soeur à l’autre jusqu’à usure complète, nous avions des habits du dimanche, des habits pour l’école, des habits pour les vacances, on s’habillait bien en toute circonstance. C’est vrai ! on ne connaissait pas le mouvement vert.
– À l’époque, on n’avait qu’une TV (s’il y en avait une) ou une radio dans la maison ; pas une télé dans chaque chambre. Et la télévision avait un petit écran de la taille d’une boîte de pizza, pas un écran de la taille de l’État du Montana. Dans la cuisine, on s’activait pour brasser les plats et pour préparer les repas ; on ne disposait pas de tous ces gadgets électriques spécialisés pour tout préparer sans efforts. Quand on emballait des éléments fragiles à envoyer par la poste, on utilisait des rembourrages comme du papier journal ou de la ouate, pas des bulles en mousse de polystyrène ou en plastique.
– À l’époque, on utilisait du “jus-de-bras” pour tondre le gazon ; on n’avait pas de tondeuses à essence auto-propulsées.
– À l’époque, on travaillait fort physiquement ; on n’avait pas besoin d’aller dans un club de santé pour courir sur des tapis roulants qui fonctionnent à l’électricité. On a apprit un métier à 14ans avec un CAP et un salaire à 17 ans. A l’époque l’effort n’était pas une torture. Mais, vous avez raison: on ne connaissait pas le mouvement vert.
– À l’époque, on buvait de l’eau à la fontaine quand on avait soif ; on n’utilisait pas de tasses ou de bouteilles en plastique à chaque fois qu’on voulait prendre de l’eau. On remplissait les plumes fontaine au lieu d’acheter un nouveau stylo ; on remplaçait les lames de rasoir au lieu de jeter le rasoir tout simplement à chaque rasage. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.
– À l’époque, les gens prenaient le tramway et les enfants prenaient leur vélo pour se rendre à l’école au lieu d’utiliser la voiture familiale et maman comme un service de taxi.
On avait une prise de courant par pièce, pas une bande multi-prises pour alimenter toute la panoplie des accessoires électriques (inventés par qui ?) indispensables aux jeunes d’aujourd’hui.
Lors de nos anniversaires ou communion et confirmation nous n’avions pas de cadeaux pour un montant total de 1000 € ou plus avec tous les déchets que cela occasionne. Mais, c’est vrai, on ne connaissait pas le mouvement vert.– A l’époque, nous faisions des parties de sonnettes, mais nous ne brûlions pas des autos. etc. etc.
La dame avait raison : à son époque, on ne connaissait pas le mouvement vert. Il y avait moins d’idiots à toutes les gouvernes, mais on vivait chaque jour de la vie, dans le respect de l’environnement. . . et sans les verts ! Alors foutez nous la paix, ce n’est pas nous qui avons instauré les pollutions, nous les subissons.
” Il paraît que les anciens sont démodés . . . ? “
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Babeth59 dit,
Bon, je n’ai pas encore tout à fait 60 ans mais j’applaudis des 2 mains!….
-> en fait je ne suis pas d’accord, je pense que ce sont d’avantage les octogénaires qui peuvent dire un texte comme celui là. Si la génération suivante a connu celle de ses parents, c’est aussi au cour de la sienne que se sont créés tout ce que conteste cette dame. Et se laver les mains en décidant qu’on n’est pas responsable parce qu’on a connu un autre temps c’est un peu facile. On jetait déjà les couches en… 1960. je doute comme le prétend ce texte qu’à ce moment là les sexagénaires d’aujourd’hui se soient préoccupés de l’environnement. Et je pense que l’on doit pouvoir démonter ce plaidoyer par tout un tas d’autres exemples au cours duquel cette génération nous a laissé nous embourber.
En revanche, ce que je trouve intéressant dans ce texte c’est le fait de montrer du doigt la société de consommation à laquelle nous adhérons. Nous nous rachetons une conscience en triant nos déchets, en consommant bio ou que sais-je encore mais en même temps, nous ne sommes pas prêt à renoncer à notre confort. Moi la première. Le sèche linge, les multiprises, les écrans géants, l’électroménager… ça n’existait pas, mais serions nous prêts à y renoncer ? J’en doute.
La fourmi dit,
à l’époque il n’y avais pas de sacs en plastiques, pas de supermarchés, et donc pas de caissière… (mais des c… y’en a toujours eu)
Gabrielle dit,
Un peu facile comme texte, d’autant que les gestes cités tenaient plus à l’impossibilité (financière, matérielle…) qu’à une volonté. Beaucoup d’équipement ménager restait considéré comme un luxe hors de prix… Que chacun rêvait de posséder !
Par contre la liste est utile pour rappeler certains gestes du quotidien, obligatoires avant mais qui peuvent aujourd’hui être choisis : prendre son vélo ou ses pieds pour se déplacer, mais aussi les transports en commun, ne pas systématiquement utiliser son sèche-linge, mais aussi privilégier le durable au jetable (ça peut aussi passer par le fait de ne pas remplacer son tel portable tous les 6 mois…)… Bref, ne pas oublier que ce n’est pas parce qu’on peut qu’on doit obligatoirement consommer à fond !
alba dit,
J’ai l’impression que tout le monde se rejette la patate chaude, normal, on a oublié le temps des babas-cools, du retour à la terre, des adeptes de Giono, les intellos se précipitaient dans le Cantal ou en Ardèche pour vivre en autarcie de leurs fromages, de leur ceuillette, etc..on tissait ses vêtements, mais mais……..avec la neige on est vite revenus au confort citadin spas,,,,,,,,,,,, et la vie a continué, la société de consommation a bon dos alors faisons chacun un petit effort pour ceux qui vont arriver, et puis chque nouvelle sortie de nouvel IPAD machin, écran chose et mp 1 et 2 et 3 et …….. on pourrait y resister mais non faut vivre avec son temps.
Mag à l'eau dit,
Je rejoins assez l’avis de Lavande sur ce texte mais je n’aime pas trop le « foutez-nous la paix ». Oui, il y a une génération qui s’est ruée sur la consommation du jetable, de l’électrifié, du motorisé, mais actuellement, il y a : une petite poignée de gens qui vivent vraiment de la façon la plus écologique qu’ils peuvent (difficile de recycler les déchets végétaux quand on habite un appart’, ou d’aller bosser en vélo quand on est à 30 km de son lieu de travail ; une bonne partie des gens qui se fout complètement de l’écologie ; et une bonne de gens qui ont un discours vert mais pas du tout le comportement (du genre à construire une « maison verte » mais à prendre l’avion toutes les semaines, ou à dire « ma grosse voiture toute neuve pollue moins que ta vieille caisse pourrie » en omettant qu’ils roulent 10 fois plus).
Quand au sèche linge, désolée pour les adeptes mais je n’en comprends pas l’utilité pour la majorité des gens, et surtout pour ceux qui ont un jardin.
Bon,
Vanille dit,
Chaque époque a ses détracteurs. Il serait souhaitable que chacun se prenne en charge sans rejeter systématiquement la faute sur le voisin en le culpabilisant.
Lilith dit,
Ah bah oui… Comme quoi, on a perdu toute forme de lucidité logistique…